À Sannois, dans le Val-d’Oise, une Franco-Algérienne de 67 ans vit dans sa voiture depuis son expulsion de son logement en octobre 2024. Installée sur le parking de son ancienne résidence HLM du Moulin-Vert, cette retraitée ans attend un relogement dans des conditions précaires qui persistent depuis près de dix mois.
D’après les informations rapportées par Actu.fr ce jeudi 16 octobre 2025, Nacera une franco-algérienne de 67 ans a été expulsée de son F3 de 70 m² le 23 octobre 2024 en raison de dettes de loyer accumulées. Depuis décembre 2024, elle vit sur le parking de la résidence, non loin de l’appartement qu’elle a occupé pendant vingt-cinq ans. Sa Peugeot 206 Hdi verte de 2002 contient ses vêtements et affaires personnelles, tandis que le reste de ses possessions est entreposé dans un box à Franconville pour 80 euros mensuels.
« Je commence à en avoir marre, même si je garde le sourire et que j’ai un mental d’acier », confie Nacera. Son réchaud lui ayant été volé, elle doit en racheter un pour préparer ses repas. La voiture, rayée sur toute la carrosserie, témoigne des difficultés de sa vie sur le parking. Pour recevoir des visites, elle utilise un petit fauteuil pliable qu’elle installe à côté du véhicule.
Un parcours de vie et un engrenage financier
Née à Argenteuil en décembre 1957 de parents arrivés d’Algérie pendant la guerre, Nacera a obtenu ce logement social en 1999 après son divorce. Avec l’APL, elle ne payait initialement que 200 euros sur un loyer de 700 euros. Mais après le départ de ses enfants, les aides ont diminué. Sa retraite de 968 euros mensuels étant insuffisante, elle a contracté des crédits à la consommation, ce qui a précipité sa dégringolade financière.
Nacera a déposé un dossier de surendettement auprès du CCAS de Sannois. Orientée vers le foyer Maurice-Utrillo, elle s’interroge sur les délais d’attente : « J’attends, mais on me rabâche toujours la même rengaine ». Le maire Bernard Jamet assure que sa situation est « suivie avec attention », tout en regrettant avoir « beaucoup moins la main sur le logement social ». Le Conseil départemental du Val-d’Oise indique que le CCAS ne l’a pas sollicité, mais examinera le cas « ces prochains jours ».
Santé fragile et solidarité locale
La vie en voiture aggrave l’état de santé de Nacera. « J’ai des fourmillements dans les jambes à force de dormir dans cette position », décrit-elle. Elle doit adopter une posture spécifique pour éviter une phlébite. Son moral est si affecté qu’elle a appelé les policiers en parlant de « vouloir en finir », un cri de détresse selon ses termes.
Malgré tout, la solidarité s’organise. Des voisines lui apportent nourriture et boissons, tandis que la boulangerie voisine lui offre des invendus. Myriam, une bénévole, lui fournit des produits de soins. Nacera continue pourtant d’aider les autres, accompagnant une voisine à l’hôpital pour ses séances de radiothérapie.
Alors que la Journée mondiale du refus de la misère aura lieu le vendredi 17 octobre 2025, Nacera résume son calvaire : « J’en ai marre de vivre comme ça, même un animal on le traite mieux ». Neuf mois après son expulsion, cette femme qui a travaillé vingt ans en EHPAD et comme aide à domicile constate amèrement : « Ça peut arriver à n’importe qui ».
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Source : ObservAlgerie