L’usine KIA de Batna, dans l’est de l’Algérie, qui a été abandonnée pendant plusieurs années après sa saisie par la justice dans le cadre de la lutte contre la corruption, est sur le point de reprendre ses activités. Cette annonce a été faite par le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, lors d’une séance de questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN), où il a précisé que des démarches étaient en cours pour relancer la production au sein de cette usine.
L’usine KIA de Batna, qui fait partie des biens confisqués par l’État, a été transférée à la société Fondal, une filiale du groupe SNS, en août 2024. Depuis sa saisie, l’avenir de l’usine a été incertain, et de nombreux observateurs se demandaient si elle pourrait retrouver sa place dans l’industrie automobile algérienne. Aujourd’hui, les plans de relance sont bien avancés, et l’usine pourrait bientôt redémarrer sous une nouvelle marque automobile.
Algérie : relancer l’usine KIA sous un autre nom
Le ministre a précisé qu’une demande a été déposée pour relancer l’usine sous une « marque automobile connue », sans cependant révéler le nom de l’entreprise partenaire. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique industrielle de l’Algérie, qui vise à développer une véritable industrie automobile locale, capable de produire des véhicules en grande quantité tout en créant des emplois et en réduisant les importations.
L’un des éléments clés de cette relance est l’introduction de nouvelles exigences pour les investisseurs dans le secteur automobile. Selon le ministre, les investisseurs étrangers souhaitant s’implanter en Algérie devront apporter avec eux un réseau de sous-traitants locaux avant même de commencer la production. Ce changement vise à favoriser l’intégration des entreprises locales dans le processus de fabrication et à garantir une production à valeur ajoutée, au lieu de se limiter à un simple assemblage.
Le Chinois Jetour dans l’usine KIA ?
L’objectif du gouvernement est clair : éviter les erreurs du passé, où les projets d’assemblage se contentaient de produire des véhicules à faible coût sans véritablement contribuer au développement de l’industrie nationale. En imposant des exigences plus strictes, l’Algérie cherche à créer un environnement propice à une industrie automobile moderne et compétitive.
En parallèle, lors du Forum d’affaires algéro-chinois, plusieurs accords ont été signés pour l’implantation de nouvelles usines de fabrication automobile en Algérie, dont l’une à Batna, en partenariat avec l’entreprise chinoise Jetour. Ce projet ambitieux prévoit la production de 270’000 véhicules par an et la création de 1000 emplois, renforçant ainsi l’attrait de l’Algérie en tant que centre de production automobile. Il est donc possible que ce soit ce projet qui sera implanté dans l’ancienne usine de KIA, même si le ministre de l’Industrie ne le dit pas expressément devant les députés de l’APN
Ainsi, la relance de l’usine KIA de Batna pourrait marquer un tournant important pour l’industrie automobile algérienne, avec des impacts positifs sur l’emploi et l’économie locale. Et ce, quelque soit la marque de véhicules qui y sera implantée.
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Source : ObservAlgerie